LES « STARS » DU DEVELOPPEMENT AFRICAIN
L’Afrique de demain, la future Afrique est entrain de naître progressivement, de prendre forme sous nos pieds, loin de nos regards et de nos jugements incrédules longtemps formatés par les intellectuels et médias de la catastrophe permanente.
Cette Afrique, qui a depuis la chute du mur de Berlin et la diffusion des effets secondaires et collatéraux (citons par exemple les plans d’ajustements structurels) du discours de la baule en 1990, compris que son destin dépendait surtout du dynamisme de ses peuples.
Les techniques de survie des hommes et femmes, longtemps considérées avec indifférence et dédain ont finalement eu raison des structures étatiques « clandestines » qui gèrent les nations artificielles de nos anciens royaumes.
Car l’Etat en Afrique n’est plus seulement importé, inopérant, malade, mais il est surtout clandestin ; dans la mesure où il est le moyen d’action et de survie le plus illégitime et le plus étrange jamais construit en Afrique. Il ne vit qu’en se dérobant sans cesse aux canaux de la légitimité populaire : protection des citoyens, élections, gouvernance… il ne recherche jamais la face des citoyens (le visage éthique), car comme le voleur de nuit, il est là pour dérober, tuer et s’enfuir, loin de la misère, des espérances brisées, des défis qu’imposent la mondialisation.
Le NEPAD est parmi les structures qui ont pris acte de la démission des états ; en effet, tout le programme qu’il veut réaliser dans les 20 prochaines années aurait été largement fait depuis ; qu’il s’agisse des réseaux de communications, routes, vois ferrées, intégration…car faut-il le rappeler toutes ces réalisations sont immanentes à un état qui prospère, qui libère les libertés, les intelligences, le travail et donc la richesse.
Illustrons ceci par un exemple : si chaque état avait un réseau routier dense, son voisinage avec les autres états, dans un contexte géostratégique auraient, par effet d’aubaine suscité la liaison des réseaux nationaux entre eux, donc en fait des réseaux sous régionaux et peut-être régionaux.
Puisque rien n’a été fait, le NEPAD est obligé de le penser à la place des Etats ou précisément avec les Etats.
Le génie des concepteurs du NEPAD a été d’en faire la volonté des peuples d’Afrique, comme le dit clairement sa charte et non celle des hommes et femmes d’Etats.
Mais ce réalisme sociologique est entrain de s’émousser dans le positionnement politique avec notamment une surabondance des acteurs étatiques dans les projets essentiels : le MAEP…a tel point que si rien n’est fait, les citoyens d’Afrique ne vont accorder qu’une timide attention à la noble action du nouveau partenariat.
Certains réseaux du NEPAD ont implicitement compris cela en parlant d’une « appropriation citoyenne » du NEPAD; or par définition, on ne s’approprie que ce qui ne vient pas de nous.
Pour éviter l’extériorité ontologique, le NEPAD doit se rapprocher, se lier avec sa source fondatrice : les peuples.
L’on dénombre aussi plusieurs structures qui essaient de redonner une perspective à tous les projets qui se rapportent au développement de notre cher continent. A ce niveau, il faudrait associer toutes les bonnes idées, les meilleures personnalités pour faire jaillir la rage de vaincre de notre continent à la face du monde.
En définitive, la faiblesse actuelle du NEPAD ne doit pas conduire à la lassitude. Si la cause de l’Afrique était facile, il y a longtemps que l’on ne parlerait plus de nos graves crises. La difficulté de la tâche exige une foule d’actions et de stratèges.
La CAN qui commence dans quelques jours nous montre que l’abondance des stars n’a que des effets positifs pour la qualité d’une compétition. L’abondance des acteurs du développement doit être perçu sous cet angle. La bataille contre la misère demande une multitude de stars.